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VII Suites réelles monotones exemples
Dans tout la suite du texte on notera l'ensemble des entiers naturels par la lettre ℕ.
Exemple 1 :
Soit (un)n≥0 une suite à termes réels définie par :
u0 = −1
∀ n ∈ ℕ, un+1 = (3 + 2un) / (2 + un)
a) Montrer que ∀ n ∈ ℕ, un ≥ −1
On a, ∀ n ∈ ℕ, un+1 = ƒ(un), ƒ étant la fonction numérique qui a tout x ------> ƒ(un) = (3 + 2x) / (2 + x) définie sur Dƒ = ]−∞;+∞[ \ {2}. [−1;+∞[ ⊂ Dƒ .
On veut montrer que ∀ n ∈ ℕ, un ∈ [−1;+∞[ , ce qui sera facile si par chance ƒ( [−1;+∞[ ) ⊂ [−1;+∞[ .
Etudions les variations de ƒ sur [−1;+∞[ . ƒ est dérivable sur [−1;+∞[ .
∀ x ∈ [−1;+∞[ , ƒ'(x) = 1 / ( x + 2 )² > 0, donc ƒest strictement croissante sur [−1;+∞[ et ƒ(−1) = 1 > 0 .
D'où ∀ x ∈ [−1;+∞[ , ƒ(x) ∈ [−1;+∞[ d'où ƒ( [−1;+∞[ ) ⊂ [−1;+∞[ .
Et alors il est facile de montrer par récurrence que ∀ n ∈ ℕ, un ≥ −1
u0 = −1 ∈ [−1;+∞[
si p un entier ≥ 0 est tel que up ∈ [−1;+∞[ alors up+1 = ƒ(up) ∈ ƒ( [−1;+∞ [) ⊂ [−1;+∞[ .
D'où up+1 ∈ [−1;+∞[ .
On a bien ∀ n ∈ ℕ, un ∈ [−1;+∞[ .
b) Montrer que la suite (un) est strictement monotone.
On pose pour tout entier positif , vn = un+1 − un
Comparons les signes de vn et vn+1 .
On a vn+1 = un+2 − un+1 = ƒ(un+1) − ƒ(un) .
un ∈ [−1;+∞[ et un+1 ∈ [−1;+∞[
On sait que ƒ est strictement croissante sur [−1;+∞[, c'est-à-dire que pour tout couple (x,x') avec x ≠ x' de [−1;+∞[ × [−1;+∞[ , on a donc [ƒ'(x) − ƒ'(x)]÷[x' − x] > 0 (par définition)
D'où [ƒ(un+1) − ƒ(un)] ÷ [un+1 − un] = vn+1 ÷ vn > 0.
Donc pour tout n ∈ ℕ tel que vn≠ 0, vn+1 est non nul de même signe que vn .
D'où par récurrence si v0≠ 0, pour tout n ∈ ℕ, vn est non nul de même signe que v0.
On a v0 = u1 − u0 = ƒ(−1) − (−1) = 1 + 1 = 2
Conclusion :
Donc pour tout n ∈ ℕ , vn > 0 .
La suite (un)n≥0 est strictement croissante.
Généralisaion
Soit une suite U = (un)n≥a une suite à termes réels vérifiant :
- pour tout entier n ≥ a, un+1 = ƒ(un) , ƒ étant une fonction de ℜ dans ℜ.
1) pour que la suite soit constante il faut et il suffit que le 1er terme = 2ème terme, c'est-à-dire que u0 soit solution de l'équation ƒ(x) = x (idem pour une suite à termes complexes).
2) On suppose qu'il existe un intervalle I (non réduit à un point) inclus dans le domaine de définition de ƒ et telque :
pour tout entier n ≥ a, un ∈ I et ƒ soit strictement croissante sur I.
alors
en posant vn = un+1 − un, on démontrera sur chaque exemple de ce type que pour tout n ≥ a tel que vn ≠ 0, vn+1 est non nul de même signe que vn d'où si v0 ≠ 0 par récurrence pour tout n ≥ a, vn est du signe de v0.
Remarque :
Si la fonction ƒ est décroissante sur I alors pour tout couple (x,x') ∈ I² tel que x ≠ x' [ƒ'(x) − ƒ'(x)]÷[x' − x] < 0 on a [ƒ'(x) − ƒ'(x)] et [x' − x] de signes contraires.
Donc pour tout entier n ≥ a, vn+1 = un+2 − un+1 = ƒ(un+1) − ƒ(un) et vn = un+1 − un sont de signes contraires, alors les termes de (vn) sont alternativement positifs ou négatifs donc la suite n'est pas monotone même à partir d'un certain rang.
Exemple : La suite générale U = (un)n ∈ ℕ est définie par :
u0 = 1 et pour tout n ∈ ℕ , un =
Montrer que pour tout n ∈ ℕ, 0 < un ≤ 1
Montrer que la suite est strictement monotone. On pourra utiliser le sens de variation de la fonction
ƒ : x ------> ƒ(x) = .
On remarque que pour tout n ∈ ℕ, un+1 = ƒ(un) .
Pour tout n ∈ ℜ\{3}, ƒ'(x) = > 0 , ƒ est strictement croissante sur I = ]0;1] .
Donc pour tout x ∈ ]0;1] , ƒ(0) < ƒ(x) ≤ ƒ(1)
C'est-à-dire pour tout x ∈ ]0;1] ,1/3 < ƒ(x) ≤ 1/2 d'où pour tout x ∈ ]0;1] , ƒ(x)∈]0;1].
Par récurrence on établit alors pour tout n ∈ ℕ , un ∈ ]0;1[ .
On va monrer que la suite U est strictement décroissante, c'est-à-dire que pour tout n ∈ ℕ, un > un+1.